3 Commentaires

Bonjour Madame, c'est une réflexion intéressante de votre part. Le successeur le plus direct de l'AOF est bien sûr l'UMOA puis l'UEMOA, mais la CEDEAO correspond effectivement au rêve de Blyden (plutôt qu'au projet colonial français), si du moins elle évoluait vers une forme d'intégration réellement supranationale. Un point d'histoire: la France n'a nullement cherché à mobiliser les autres puissance colonisatrices, je parlais d'Edward Blyden, qui n'était pas Français mais plutôt un Afro-caribéen installé en Sierra Léone et au Libéria et qui cherchait les voies et moyens de fonder un État national ouest-africain. Il était même prêt à envisager que cela se fasse à travers la colonisation occidentale de la région, qui n'avait alors pas débuté, en dehors, comme je le mentionne, de quelques avancées de la France (avancées très timides encore en 1860 ou 1870, et le spectacle des entreprises françaises auquel il est fait référence a frappé Blyden plutôt dans les années 1890). Merci de votre commentaire.

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Il est vrai que vous aviez parler de Blyden, mais il est aussi évident qu'au même moment la France avait des relents expansionistes. Elle faisait la promotion de l’esprit d’entreprise et celle de la mobilisation commune en Europe, sous l’initiative de l'empereur Napoléon III. Il portait une attention particulière sur la presse africaine née et développée d'abord en Afrique occidentale sous influence anglaise, à travers des journaux comme "The Liberia Herald", dont le dernier rédacteur en chef fut Edward W. Blyden. Connaissant plusieurs langues, dont le français, l'allemand, le grec, l'hébreu et l'arabe, ce qui lui avait permis d'accéder à une large audience et une carrière diplomatique à partir de 1877.

Napoléon 3 avait nommé à l'époque Louis Faidherbe au poste de gouverneur du Sénégal, qui faisait des pieds et des mains pour développer l'économie locale (port de Dakar, culture du coton…). Il était chargé de faciliter la pénétration de l’influence française vers l’intérieur du continent, y compris sur les rives anglaises.

Comme quoi pendant que certains

cherchaient les voies et moyens pour fonder un État national ouest-africains, les colonisateurs déroulaient parallèlement leurs stratégies. Les mêmes causes produisant les mêmes effet, conséquence on observe encore des similitudes à travers le néocolonialisme, un des goulots de la dynamique d'intégration régionale.

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Merci RAHMANE IDRISSA pour cette fertilité épistémologique d'analyse des événements passés et présents sur l'histoire des nations qui illustre à dessein la dynamique actuel du Monde et de l'Afrique.

Je m'aligne à ton développement sur les années 1860 et 1870, période durant laquelle la France cherchait à mobiliser les autres puissances colonisatrices autour de la convergence vers un modèle de domination sur des vastes territoires pouvant aboutir à un "État ouest-africain" , réplicable ailleurs. Malgré le scepticisme des autres, la France s'est avancée seule sur ce sentier. Bien entendu les effets ne se sont faits constatés que deux siècles plus tard. C'est justement ce qui a favorisé l'intégration économique avancée de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) d'aujourd'hui, par rapport aux autres contrées africaines.

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